La dyspnée ou difficulté à respirer, est un signe commun à plusieurs maladies. Ses manifestations sont nombreuses et dépendent de la pathologie en cause. Une forme particulière et assez grave est la dyspnée de Kussmaul (du nom du médecin Allemand qui l’a décrite pour la première fois). Adéquatement prise en charge, elle peut régresser. Découvrez ici, comment prend-on en charge une dyspnée de Kussmaul ?
Sommaire
Comment se manifeste la dyspnée de Kussmaul ?
Une respiration normale s’effectue en deux temps. Le premier, l’inspiration, consiste à envoyer de l’air riche en oxygène dans les poumons. Le second, l’expiration, permet de rejeter le dioxyde de carbone. Ces deux phases s’alternent de façon régulière, non bruyante, sans effort et sans pause. La modification de l’un de ces paramètres traduit la survenue d’une dyspnée.
Au cours de leur évolution, certaines maladies s’expriment sur le plan métabolique. L’organisme met alors en œuvre, des mécanismes de compensation en sollicitant des systèmes bien précis (respiratoire, cardiovasculaire…). Dans le cadre du diabète ou de l’insuffisance rénale par exemple, il survient une acidose métabolique que l’organisme essaie de corriger en provoquant la dyspnée de Kussmaul.
Concrètement, il s’agit d’une respiration en quatre temps composée d’une :
- Inspiration superficielle et ample ;
- Une pause inspiratoire ;
- Une expiration superficielle ;
- Une pause expiratoire.
Quand elle n’est pas vite bien prise en charge, la respiration peut devenir profonde et très pénible.
Quelles sont ses causes ?
La dyspnée de Kussmaul peut s’observer au stade évolutif d’une maladie susceptible d’engendrer une acidose métabolique. Il s’agit à titre d’exemple du diabète, de l’insuffisance rénale, de la diarrhée sévère.
Le diabète
Dans le cadre du diabète, il existe des complications aiguës telles que l’acidocétose et l’acidose lactique responsables de l’acidification du sang. L’organisme, dans la perspective de réduire cette acidité, essaie d’éliminer au maximum le dioxyde de carbone en provoquant cette forme d’hyperventilation.
L’insuffisance rénale
En ce qui concerne l’insuffisance rénale, l’acidose provient du fait que les reins n’arrivent plus à éliminer les toxines acides de l’organisme. Ces derniers s’accumulent donc dans le sang et provoquent une acidose, un état confusionnel, des troubles de la mémoire….
La diarrhée sévère
Au décours d’un épisode de diarrhée sévère, une grande quantité de bicarbonates est éliminée dans les selles. La balance acido-basique est du coup en faveur d’une acidose, à l’origine de la dyspnée de Kussmaul.
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Comment traiter la dyspnée de Kussmaul ?
La survenue d’une dyspnée de Kussmaul témoigne de la gravité de la pathologie en cause. Sa prise en charge ne doit donc se faire que dans des unités de prise en charge spécialisées. La première règle est donc l’hospitalisation dans un service de réanimation.
Ensuite, le médecin évalue le niveau de gravité et fait une série d’examens, les gaz de sang entre autres. Cet examen révèle une diminution du pH du sang. En se servant des antécédents du patient, il évoque des hypothèses diagnostiques qu’il confirme ou infirme au moyen d’examens complémentaires. Une fois la cause retrouvée et traitée, la dyspnée régresse.
À titre d’exemple, si l’origine de la dyspnée est un diabète décompensé sur un mode acidocétosique, il suffira d’injecter de l’insuline et de bien hydrater le patient. La dyspnée disparaîtra alors d’elle-même. Dans le cadre d’une insuffisance rénale, il urge de procéder à une dialyse. La respiration de Kussmaul ne se traite donc pas d’une façon isolée. Il faut rechercher et traiter sa cause.
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