Le zona peut-il cacher un cancer ? Ce que les signes ne disent pas toujours

Le zona peut-il cacher un cancer ? Ce que les signes ne disent pas toujours

Le Zona est une maladie cutanée qui touche aussi bien les hommes que les femmes. Son incidence mondiale à partir de l’âge de 40 ans serait d’environ 1% et ne cesse d’augmenter au fil des ans. Mais, le zona peut-il cacher un cancer de la peau ? Pour répondre à cette question, découvrons les causes, les symptômes du zona et ce que ces derniers ne disent pas toujours. Focus !

Quelles sont les causes du zona ?

Le zona, comme énoncé plus haut, est une maladie cutanée, mais éruptive. Elle est due à la réactivation du virus varicelle-zona (VZV), initialement responsable de la varicelle. Après la guérison de la varicelle, le virus de la varicelle zona (VZV) demeure à l’état latent dans les ganglions nerveux. Mais lorsque les défenses immunitaires de l’organisme sont faibles, ce virus se réactive.​
Cette réactivation provoque alors une inflammation des racines nerveuses et se traduit par une éruption cutanée caractéristique, limitée à un ou deux dermatomes adjacents (zones innervées par une même racine nerveuse), le plus souvent au niveau thoracique ou facial.

Le zona : les symptômes caractéristiques

Comme toutes les maladies, le zona est caractérisé par un certain nombre de signes ou de manifestations. Au nombre de ces manifestations, nous avons :

  • les douleurs et sensations anormales : avant l’éruption, la zone peut démanger, picoter ou brûler, signe précurseur de l’éruption​ ;
  • une éruption vésiculeuse : des vésicules regroupées en grappes apparaissent sur une bande cutanée, ne franchissant pas la ligne médiane du corps. Elles évoluent en croûtes en 2 à 4 semaines​ ;
  • des complications possibles : outre la névralgie post-zostérienne, des cas d’atteinte oculaire ou d’atteintes neurologiques (encéphalite) peuvent survenir, surtout chez l’immunodéprimé​.

Mais est-ce que ces symptômes caractéristiques du zona peuvent cacher un cancer cutané ? Existe-t-il un lien entre le zona et le cancer de la peau ? Découvrez en cliquant ici quand faudra-t-il s’inquiéter pour des plaques rouges sur le corps sans démangeaison.

Zona et risque de cancer : un lien reconnu

Plusieurs analyses épidémiologiques rapportent une augmentation modeste, mais significative du risque de découvrir un cancer après un épisode de zona [19,2]. En effet, dans une cohorte américaine, le risque relatif d’un diagnostic de cancer de toute cause était de 1,42 après l’épisode de zona, grimpant à 1,83 dans l’année qui suit la réactivation du virus.
D’après une autre étude, une méta-analyse de 46 études a confirmé un sur-risque de lymphomes et de tumeurs solides, notamment pulmonaires. Bien que l’incidence absolue reste faible (0,7 – 1,8 % à un an), mais l’augmentation de risque est plus marquée dans les 180 jours après le zona.

Période critique : premier semestre après le Zona

Période critique : premier semestre après le Zona

S’il y a un risque pour la santé de développer un cancer de la peau après un zona, il existerait une période pendant laquelle ce risque est accru. C’est la période critique. En effet, la plupart des cancers sont diagnostiqués peu après le zona, c’est-à-dire pendant les six premiers mois après les premières éruptions.

Toutefois, après cette période critique, le risque commence par diminuer :

  • un recul de 19 % du risque ajusté a été observé dans les six mois qui suivent l’éruption vésiculaire ;
  • ce sur-risque diminue ensuite, mais demeure jusqu’à un an (11 % d’augmentation) ;
  • les hémopathies (lymphomes, leucémies) et les tumeurs solides de stade avancé présentent la hausse de risque la plus nette.

Zostériforme : des métastases qui imitent le zona

En plus du lien statistique entre le zona et le cancer de la peau, il existe des cas cliniques où la métastase cutanée se propage en dermatomes, confondue avec un zona :

  • cancer du côlon : un patient de 49 ans avec un antécédent de cancer du côlon présentait un rash vésiculaire dans un territoire cutané, attribué au zona, mais révélé métastatique après biopsie ;
  • cancer du sein : une femme de 58 ans, traitée pour cancer du sein, présentait des lésions en bande qui, sous le nom de « zosteriforme cutané métastatique », ont été d’abord prises pour un zona avant la confirmation histologique ;
  • cancer du poumon : un carcinome bronchique non à petites cellules s’est manifesté par une éruption douloureuse, finalement identifiée comme métastases cutanées en motif dermatomal. D’autres cas de zostériforme ont été documentés dans des tumeurs rares comme l’adénocarcinome et leeccrine porocarcinoma.

Conseil : en cas de doute, pratiquer une biopsie cutanée ou un bilan oncologique (TDM, marqueurs tumoraux) pour lever l’ambiguïté.

En définitive, le zona n’est pas systématiquement synonyme de cancer, mais il peut agir comme signal d’alerte chez des patients immunodéprimés ou révélant une métastase cutanée. Les études confirment un excès de risque modéré de diagnostic de cancer dans l’année qui suit, tandis que les rares cas de zostériforme métastatique rappellent de ne pas sous-estimer une éruption atypique. Devant un zona récidivantrésistant ou atypique, il est crucial de consulter pour un diagnostic précis et une prise en charge adaptée.

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